Rôle de l’ostéopathie pour les douleurs pelvi-périnéales chroniques
Alain Grange, médecin ostéopathe à Lyon, membre de la SFO.
Intervention résumée lors du congrès SFO du 22-03-2022 à Paris.
Douleurs pelvi-périnéales chronique
Sujet encore largement et longtemps méconnu, sont réexaminées sous l’angle de la médecine manuelle et à la lumière de 2 exemples emblématiques :
*La névralgie pudendale (Pr Labat, Pr Amarenco)
*Les névralgies de la jonction thoraco-lombaire (Dr Maigne).
Les DPPC sont des syndromes évoluant depuis plus de 6 mois, associant des douleurs et des signes cliniques de la sphère pelvienne et ou périnéale, constituant des désordres purement fonctionnels en l’absence de tout autre pathologie prouvée, notamment infectieuses inflammatoires ou tumorales.
Effets DPPC
Classiquement les guidelines les plus récentes insistent beaucoup sur les comportements négatifs et le retentissements psycho-émotionnels de ces syndromes ou jusqu’à présent aucune explication bien satisfaisante ne s’était dégagée.
Un des paradigmes en cours est aussi de considérer qu’il ne s’agit pas d’un trouble d’organe mais en fait et surtout d’un trouble de la nociception.
On veut souligner d’emblée que la compréhension du contrôle et du rôle du système nerveux végétatif (SNV) constitue le point commun essentiel de ces 2 entités.
Les nerfs iliolombaires et pudendales sont comme tous les nerfs spinaux, des nerfs mixtes.
Ils possèdent aussi un contingent de fibres végétatives d’environ 30%.
Perturbations Végétatives
Les perturbations végétatives bien que souvent suspectées n’ont semble-t-il jamais été vraiment décrites dans leur ensemble ni systématisées.
Elles peuvent toucher la sphère sexuelle et/ou urinaire et/ou digestive et/ou gynécologique.
Une des singularités de ces manifestations végétatives est souvent leur étrangeté exemple sensation de corps étranger intra rectal ou vaginal, de douleur avant pendant ou après l’éjaculation, avant ou après la défécation etc.
Cette étrangeté non comprise et conduit toujours à incriminer une cause psychologique comme déterminant essentiel des DPPC.
Le plus souvent, on sera surtout confronté à un dysfonctionnement d’organe inexpliqué : exemple une pollakiurie sur le plan urinaire, une diarrhée ou une constipation sur le plan intestinal etc.
Traitement en médecine manuelle des DPPC
Aisé et rapide (2 à 4 séances en moyenne au niveau de la jonction dorsolombaire associant déblocage articulaire et traitement des dermalgies et triggers points régionaux.
– Il est plus subtil et beaucoup plus long au niveau pudendal. A ce niveau l’approche avec notamment le traitement intra pelvien des triggers points doit souvent être associée aux traitements en particulier médicaux et aux techniques de relaxation.
Les névralgies pudendales bien que nettement plus médiatique avec de très nombreuses publications, ont en réalité une incidence faible (0, 02 à 0,6 % selon les auteurs).
Les névralgies de la JTL et tout particulièrement les douleurs testiculaires sont-elles très fréquentes (15 à 20% selon Sibert).
Noter aussi que la porte d’entrée conduisant à l’identification des DPPC n’est pas forcément une névralgie type epididymo-testiculaire ou pudendale.
Les dysfonctionnements organiques médiés par le système végétatif quand ils sont isolés doivent constituer aussi une façon de découvrir des problèmes mécaniques parfois pauci symptomatiques ou asymptomatiques localement, et notamment au niveau de la JTL, et de les traiter efficacement : disparition de la névralgie et/ ou des troubles végétatifs quand ils existent.
En conclusion, la médecine manuelle constitue une approche originale tant par sa compréhension du problème que par l’efficacité du traitement qu’elle propose.